La Renaissance : La Littérature française au XVIe siècle
Après le XVe siècle, qui représente une période de
transition à la fin du Moyen âge, la Renaissance débute en France avec le règne
du souverain et mécène François Ier. Le courant littéraire le plus important de
cette époque est l'humanisme. Les principes de l'humanisme vont marquer
profondément la littérature: retour aux textes anciens (grecs, latins et
hébreux), désir de connaissance, épicurisme indiscutable, renouvellement
des formes et des thèmes en se distinguant de la
littérature médiévale. La poésie
compte comme auteur
important Marot,
Jean de Sponde, Agrippa
d'Aubigné, l'école de la
Pléiade parmi laquelle figurent Ronsard, Du Bellay. Les romans les plus marquants sont ceux de Rabelais et de
Marguerite de Navarre. Les Essais de
Montaigne sont un important ouvrage entre philosophie et autobiographie.
Le
Contexte culturel de l'époque: La pensée de la Renaissance
est marquée par une remise en cause générale des certitudes du passé; les travaux d'Ambroise
Paré en médecine, de Nicolas Copernic en astronomie et de Ramus en
logique, ou encore les perspectives ouvertes par les grandes découvertes (voir
exploration géographique) renouvellent la vision de l'Homme et du monde. Cette vision
nouvelle se nourrit également de l'exemple de la Renaissance italienne (XVe
siècle) et de celui des civilisations grecque et latine. Dans le même temps,
l'invention de l'imprimerie rend possible une diffusion plus large des textes,
notamment des textes fondamentaux et, en premier lieu, de la Bible. Des
érudits, tels le philologue Guillaume Budé, les Estienne ou Jacques Amyot,
soucieux de revenir aux textes originaux, offrent de nouvelles traductions des
textes grecs et latins (Aristote, les évangiles, Plutarque, etc.) ou de
nouveaux outils d'étude et de connaissance (grammaires,
dictionnaires). Jacques Lefèvre d'Étaples traduit la Bible en 1530.
Les deux grands courants de pensée qui dominent le XVIe
siècle sont le mouvement religieux de la Réforme et le courant d'idées de l'humanisme qui, quoique
fort divergents sur des points essentiels, sont tous
deux issus de la
même volonté de revenir à la pureté des textes originaux et de se livrer à
une critique libre et constructive des institutions culturelle, religieuse et
politique. La Réforme, initiée par Martin Luther en Allemagne, s'incarne en
France dans l'évangélisme et dans le calvinisme, né avec l'Institution de la
religion chrétienne (1536-1559) de Jean Calvin. Condamnée par l'église
catholique, puis par les autorités religieuse et politique françaises, la
Réforme est durement réprimée, ce qui engendre une série de guerres civiles
(voir guerres de Religion). Lié souvent à la pensée évangéliste, le courant
humaniste a assimilé l'idée de la relativité de valeurs autrefois considérées comme
absolues. Il prône le respect de l'individu comme de la liberté de pensée et de
croyance, revendique une nouvelle rigueur intellectuelle, fondée sur des
méthodes scientifiques, intégrant l'expérimentation, et appelle à un retour à
l'étude des textes de l'Antiquité grecque et latine. La Réforme et l'humanisme opèrent
un profond renouvellement, tant formel que thématique, dans les lettres
françaises. La langue littéraire du XVIe siècle est par ailleurs remarquable
par sa richesse (voir français); les œuvres de ce temps le sont par leur grande
variété, par leur vivacité et par leur liberté de ton. Dans le domaine de la
poésie, la Pléiade entreprend des réformes majeures, préconisant l'imitation
des formes anciennes ou italiennes et l'enrichissement de la langue française,
et conférant au lyrisme une dimension plus personnelle qu'auparavant. Dans le genre
narratif, le roman demeure un genre
prisé, mais
c'est la nouvelle
qui se développe de la façon la plus spectaculaire. Les plus grands textes de
ce temps se situent toutefois au-delà des genres: les récits de Rabelais et les
Essais de Montaigne ne répondent en effet à aucun critère de genre
préétabli.
La
Poésie: Marot et l'école lyonnaise: Après les
exercices de virtuosité des
Rhétoriqueurs du XVe siècle, la poésie
revient à un ton plus simple et naturel avec Clément Marot. Poète de cour,
proche de Marguerite de Navarre, ce dernier est inquiété pour ses sympathies à
l'égard de la Réforme et meurt en exil. Il est l'auteur de traductions
(Ovide, Pétrarque) et se distingue par ses vers satiriques (l'Enfer, 1542), ses
poèmes de circonstance (l'Adolescence
clémentine) et par
sa poésie lyrique. Il introduit le sonnet italien en France et invente la forme du blason
(Blason du beau tétin, 1535). L'école lyonnaise, d'inspiration pétrarquiste et
néoplatoniste, témoigne également de l'influence
italienne sur la poésie française. Maurice Scève,
auteur d'un cycle amoureux plaintif, Délie, objet de plus haute vertu (1544),
en est le chef de file. ses côtés, Louise Labé, auteur d'élégies et de sonnets
(voir Sonnets et élégies), se prononce en faveur d'une plus grande
indépendance des femmes et revendique
pour elles l'accès à
l'éducation.
La
Pléiade: Avec le manifeste poétique intitulé Défense et Illustration de la
langue française (1549), de Joachim Du Bellay, le groupe de la Pléiade pose les
fondements de la poésie moderne en affirmant
la beauté singulière de la langue française ; il préconise aussi le renouvellement
des formes et du vocabulaire poétiques. Rassemblés à
des moments divers autour de Pierre
de Ronsard, les principaux membres de la Pléiade sont le philologue Dorat,
grand connaisseur des Anciens, Rémi Belleau, Jean Antoine de Baïf, Pontus de
Tyard, ةtienne Jodelle et Joachim
Du Bellay. Animateur du groupe, Pierre de Ronsard
est considéré, de son vivant même, comme
le plus grand poète lyrique de
son temps. Il pratique des genres divers, adapte l'ode antique et mythologique
dans ses Odes (1550-1552), s'essaie brillamment au sonnet pétrarquiste dans ses
Amours (1552-1553 et 1555-1556 pour les Continuations), compose des Hymnes
savants (1555-1556) et divers Discours (1560-1563), ainsi qu'une épopée
relatant l'origine du royaume de France, la Franciade (1572). On fait souvent
de Ronsard le chantre de l'amour par excellence;
sa poésie amoureuse est certes dominée par une certaine forme d'épicurisme,
allant de pair avec une méditation sur la fuite du temps et sur la mort. Mais
il est aussi un auteur érudit et un polémiste de talent.
Du Bellay, son rival et ami, brille
surtout dans le ton du lyrisme plaintif et mélancolique ; on lui doit entre
autres un recueil de sonnets, les Antiquités de Rome (1558), où il se livre à
une méditation sur la grandeur de Rome pour mieux déplorer sa décadence. D'une
tonalité plus intime, les poèmes des Regrets (1558) font état de la nostalgie
de la France qu'il ressent lors de son séjour à Rome. Si la poésie classique
dénigre ce qu'elle considère comme les débordements lyriques et l'exubérance de
la langue de la Pléiade, l'influence du groupe se fait pourtant sentir tout au
long du XVIIe siècle et connaît même un regain d'intérêt au XIXe siècle avec le
romantisme.
Origines et définition: groupe de poètes qui, dans la
moitié du XVIe siècle, ont renouvelé sous l’autorité de Ronsard la poésie
française, en s’inspirant des chefs d’œuvre de la littérature antique. En fait,
ce mot n’a été utilisé que tardivement par Ronsard: à l’origine, il existait un
groupe appelé «Brigade» (Ronsard, du Bellay, Baïf) constitué au collège de
Coqueret sous l’autorité de leur professeur, Dorat. De la brigade à la Pléiade:
par simple métaphore, Ronsard comparait sept poètes de son temps aux sept
étoiles de la Pléiade, comme on l’avait fait autrefois pour sept poètes
Alexandrins du IIIe siècle. Ce mot a très vite désigné les poètes groupés
autour de Ronsard et reconnus par lui comme meilleurs compagnons. Il en a
plusieurs fois modifié la liste, en maître incontesté (ses contemporains
l’appelaient «le prince des poètes»):
- 1553:
Ronsard, du Bellay, Baïf, Pontus de Tyard, Des Autels, Jodelle, La Péruse.
- 1555:
Jacques Pelletier remplace des Autels.
- 1556:
Mort de la Péruse: Rémi Belleau le remplace.
L’héritage de
l'humanisme: En 1550, la recherche religieuse de l’humanisme est un échec à
cause des querelles autour de la Réforme. L’humanisme ne s’épanouira plus que
dans la Pléiade qui a compris les dangers de la stérilité du simple plagiat de
l’antiquité. La Pléiade conservera de l’humanisme son admiration pour la poésie
latine, néo-latine et celle de Pétrarque (du Bellay), ainsi que pour
l’hellénisme (Ronsard, du Baïf). Mais, sous l’influence de Dolet, Rabelais et
Marot, elle innovera en abandonnant la langue latine au profit du français:
«J’écris en langue maternelle / Et tâche à la mettre en valeur / Afin de la
rendre éternelle» (J. Pelletier du Mans).
L’héritage de l'Italie: Pétrarque, le maître de la poésie
lyrique d’amour pendant la Renaissance italienne est leur modèle. Par l’Italie,
ils subissent aussi l’influence de la philosophie néo-platonicienne qui
détermine leur conception spiritualiste de l’amour et leur attitude par rapport
à l’inspiration divine indispensable pour créer, la «fureur poétique». Premier
assauts de la Brigade 1549-1552: La publication de la Défense et Illustration
de la Langue Française en 1549 suscite ardeur et enthousiasme chez ces poètes
qui rêvent de conquérir les faveur de la cour par la plume, à l’exemple de
Marot qu’ils envient... et donc critiquent sans retenue, en brandissant «l’arc
des Muses».
Dans la foulée, ils pourfendent tous les poètes de cour et
même les humanistes qui se contentent de traduire les textes anciens. Cette
œuvre militante pose les principes d’une nouvelle poétique: 1- L’inspiration
est un don divin, le poète doit donc être «possédé» (influence de Platon). 2-
La poésie est l’expression d’une émotion, d’une sensibilité (au contraire des
Rhétoriqueurs). 3- La poésie est un travail noble et non pas un simple passe
temps (au contraire de celle du M.A.) 4- L’imitation des genres et des thèmes
de l’antiquité est la source de la poésie: mais il faut respecter un équilibre
entre simple plagiat et création: il faut d’abord assimiler personnellement les
modèles pour créer ensuite: théorie de «l’innutrition». 5- Renoncement aux
formes fixes et contraignantes du M.A. au profit des genres de l’antiquité.
La
querelle:1550-1552: Au nom de la tradition poétique française, les poètes
marotiques réagissent. La Pléiade répond par une série de pamphlets; mais pour
convaincre, il lui faut à présent créer en mettant ses principes en
application:
-
Adoption de l’ode antique (Horace, Pindare):
c’est une révolution lyrique à l’époque! Ce ne sont plus les acrobaties de la
rime ni celles de la disposition des vers qui importent, mais le rythme de la
strophe, la musique des vers.
-
Adoption du sonnet italien de Pétrarque, déjà
introduit par Marot. La Pléiade lui donne sa
perfection.
Les reniements 1553-1555:
Leurs poèmes souvent difficile d’accès pour leurs contemporains les obligent,
par ambition, à bannir leur hermétisme. Ils abandonnent aussi les thèmes de
Pétrarque dont ils ont souvent abusé, pour pratiquer une poésie plus simple et
plus sincère: «J’ai oublié l’art de Pétarquiser, /Je veux d’amour franchement
deviser» (du Bellay). Ils se tournent même momentanément vers le lyrisme
chrétien.
L'épanouissement,
1555-1560: C’est l’époque des chefs d’œuvre. Après l’abandon de la «fureur
poétique» qui rendait sa poésie obscure, le poète se livre dans ses sonnets au
lyrisme de confidence puis à la poésie philosophique: Du Bellay: les Regrets; Les Antiquités de
Rome. Ronsard: Continuation des amours; Les Hymnes.
La poésie militante,
1560-1570: Les événements les amènent à prendre position: du Bellay
caricature les cardinaux et les courtisans. Ronsard s’engage dans la querelle
auprès des catholiques: il se tourne vers la poésie oratoire et épique.
Alexandrins du IIIe siècle. Ce mot a très vite désigné les poètes groupés
autour de Ronsard et reconnus par lui comme meilleurs compagnons. Il en a
plusieurs fois modifié la liste, en maître incontesté (ses contemporains
l’appelaient «le prince des poètes»): 1- 1553: Ronsard, du Bellay, Baïf, Pontus
de Tyard, Des Autels, Jodelle, La Péruse. 2- 1555: Jacques Pelletier remplace
des Autels. 3- 1556: Mort de la Péruse: Rémi Belleau le
remplace.
3. Poésie politique:
Après l'an 1562, qui marque le début des guerres de Religion, la poésie
rend compte des conflits et adopte un ton plus polémique. Agrippa
d'Aubigné, huguenot intransigeant, homme de guerre, poète et historien, donne
quelques-uns des chefs-d’œuvre de cette littérature engagée, en particulier
avec les Tragiques, épopée satirique publiée en 1616.
Le chaos dans lequel se trouve plongé le royaume, la remise en cause
des certitudes scientifiques et religieuses orientent l'esthétique poétique
dans le sens du baroque. Guillaume du Bartas, auteur de la Semaine ou la
Création du monde (1578), est représentatif de cette évolution, comme l'est
également le jeune Malherbe.
Le
Récit: Le XVIe siècle est un siècle fécond dans le domaine de la
littérature d'idées. Cependant, la politique et la religion, mais aussi
l'éducation et la science, sont des sujets délicats: le recours à la fiction
narrative, avec les déguisements qu'elle permet, est souvent pour les auteurs
un moyen d'exprimer des idées audacieuses de
façon détournée. La fiction présente en outre l'avantage
d'enseigner, de provoquer la réflexion, tout en distrayant.
Œuvre de Rabelais:
enseigner et distraire: François Rabelais est l'un des maîtres du récit
ludique et didactique. Esprit humaniste cultivé, contestataire et inventif, il
mêle, avec une étonnante inventivité verbale, tous les registres de langue,
sans craindre
d'emprunter les procédés des écrits populaires - alliance du merveilleux et du
réalisme, recours à l'exagération comique et au grotesque, ton de la satire,
scènes de farce et gauloiseries
- pour aborder les
grandes questions de son temps: l'éducation, la guerre, la liberté de pensée
confrontée à l'obscurantisme religieux. La liberté de ton de Pantagruel (1532)
et de Gargantua (1534 ou 1535), ses écrits les plus célèbres, ne se retrouve
pas tout à fait dans le Tiers Livre (1546), ni dans ses ouvrages suivants,
nettement moins satiriques. Le masque de la fiction, en effet, ne l'empêche pas
d'être l'objet des foudres de la Sorbonne, et il doit peu à peu mettre un frein
à ses critiques à l'égard des institutions.
Essor de la
nouvelle: Au début du siècle, la nouvelle (que l'on appelle alors conte)
acquiert le statut de genre littéraire à part entière, quand
des lettrés s'en
emparent avec, toujours, ce souci
de divertir et d'instruire. L'Heptaméron de Marguerite de Navarre,
sœur de François Ier et protectrice des arts, s'inspire du Décaméron de Boccace
par sa structure de récits courts emboîtés au sein d'un récit plus ample. Dans
cet ouvrage, Marguerite de Navarre fait deviser dix personnages de haute
naissance qui, pour passer agréablement le temps, se proposent de raconter à
tour de rôle des histoires vraies, auxquelles ils ont eux-mêmes assisté ou
qu'on leur a racontées. Ces récits, tour à tour drôles, violents et émouvants,
sont toujours suivis
d'une morale et abordent des questions sociales (la condition de
la femme et le mariage, notamment) ou religieuses (importance de la
foi par rapport aux actions de grâce et aux dons, critique du clergé
contemplatif, etc.). Autre conteur de talent, Noël du Fail compose des récits
champêtres (Propos rustiques, 1547). Bonaventure Des Périers, auteur du
Cymbalum mundi (1537), ouvrage qui dénonce les sectarismes et qui lui vaut
d'être condamné pour athéisme, a laissé aussi un recueil de contes comiques
intitulé Nouvelles Récréations et joyeux devis (posthume, 1558).
Le
Théâtre: En 1548, un arrêt du Parlement de Paris interdit la représentation des mystères,
jugés trop grossiers, ce qui n'empêche pas les genres médiévaux de rester
longtemps à l'honneur, notamment auprès du public
populaire. La naissance de
la tragédie en France est le fruit du travail des humanistes, qui posent les
bases du genre en traduisant les tragiques
grecs et latins (Euripide, Sophocle). Se référant à la Poétique
d'Aristote, des auteurs comme Jules César Scaliger (1484-1558), Jean de La
Taille (1540-1607), ou Jean
Vauquelin de La Fresnay précisent les canons du genre tragique. Leurs principes
sont mis en œuvre pour la première fois dans Cléopâtre captive (1553) d'Etienne
Jodelle, pièce considérée comme la première tragédie française. Si elle
respecte effectivement la règle des trois unités (de lieu, de temps et
d'action) et de la répartition en cinq actes, cette pièce se distingue de la
grande tragédie du siècle suivant par l'accent qu'elle
met sur l'expression lyrique de la souffrance, plus que sur un véritable
développement dramatique de l'action. La tragédie parvient à une plus grande
maturité avec Robert
Garnier, qui s'illustre dans le genre avec des pièces
directement inspirées des Anciens, comme Hippolyte, Marc-Antoine ou
Antigone, mais aussi avec son chef-d'œuvre, les Juives (1583), qui aborde un
sujet biblique. Théodore de Bèze, grande figure de la littérature protestante, s'illustre
également dans le registre tragique avec Abraham sacrifiant (1550),
de même qu'Antoine de Montchrestien (1575-1621), auteur notamment de Sophonisbe
(1596). Voir Drame et art dramatique.
Littérature
d'idées et invention de l'essai: Le XVIe siècle français est marqué par un
débat d'idées sans précédent. Cependant, ce débat est loin d'être ouvert et
facile: la censure oblige de nombreux auteurs à s'exiler ou à limiter leurs
audaces. Nombre d'entre eux expriment leur pensée politique ou religieuse dans
des genres tels que la poésie (Marot) ou le récit (Rabelais), espérant, par le
déguisement littéraire, atténuer aux yeux des censeurs la portée de leur
discours - souvent en vain. Dans le domaine de la littérature d'idées à
proprement parler, ce siècle se caractérise par la recherche de la simplicité:
loin de multiplier les contraintes de langue (rhétorique, lexique, syntaxe) ou
de structure, les ouvrages de cette catégorie tendent à la sobriété, de façon à
toucher le plus grand nombre de lecteurs.
1.
Jean
Calvin: L'un des auteurs les plus importants de cette catégorie
est Jean Calvin, dont l'essentiel de la pensée est consigné dans son ouvrage
Institution de la religion chrétienne (1536-1559). Véritable manifeste en
faveur de la Réforme, dont il explique et légitime les convictions sur les
plans religieux, politique et moral, cet ouvrage, d'abord écrit en latin puis
traduit en français, est effectivement caractérisé, sur le plan formel, par une
simplicité apte à toucher un public plus vaste que ne le font alors la plupart
des ouvrages de morale et de théologie.
2.
Montaigne
et l'essai: Le désir d'échapper aux contraintes formelles engendre un genre
nouveau, l'essai, inauguré avec les Essais de Michel de Montaigne. Inspiré par
une pensée à la fois humaniste et stoïcienne, cet ouvrage, d'une nature sans
précédent, rend bien compte des interrogations de l'époque, exprimant notamment
un relativisme absolu en matière de connaissance. Montaigne y recense ses
réflexions et ses humeurs quotidiennes, ses réactions sur telle lecture, telle
conversation, tel événement politique, selon une structure très libre et dans
un style sans ornement ni emphase, qui multiplie citations et digressions sans
craindre de nuire à la cohérence du propos. L'auteur cherche à y saisir la
nature humaine à travers l'analyse de sa propre personnalité; il tente aussi de
formuler clairement les principes qui peuvent aider l'Homme à connaître un
bonheur serein, fondé sur l'acceptation de son sort et sur l'exercice raisonné
de sa liberté.
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